Au programme de ce numéro, Bel progresse en 2024 face à une rentabilité timide. Barilla lance ses pâtes enrichies Protein+. Chiffre et marché : Le fromage s'adapte pour plaire aux jeunes. La consommation du bio se stabilise en France. Enfin, le marché du halal attend un rebond pour le Ramadan.
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Le groupe Bel, regroupant les marques La Vache qui rit, Boursin, Pom'Potes ou encore Babybel, affiche une progression de 2,6 % de son chiffre d’affaires pour 2024, atteignant 3,7 milliards d’euros. Une performance poussée notamment par la dynamique des ventes à l’international, malgré une rentabilité en retrait en raison de lourds investissements, principalement sur le marché américain.
Après deux années marquées par une hausse des prix de vente liée à l’inflation des coûts de production, Bel renoue en 2024 avec une croissance des volumes de ses produits fromagers sur ses principaux marchés. En données comparables, le chiffre d’affaires progresse de 3,4 %, hors effets d’inflation en Iran et en Turquie.
Si le résultat opérationnel courant augmente de 1,1 %, atteignant 253 millions d’euros, le résultat opérationnel global chute de 16,3 %, à 178 millions d’euros. Cette baisse reflète les investissements stratégiques visant à renforcer les marques du groupe à l’international. « 2024 est également une année charnière pour des projets de transformation stratégiques », souligne Cécile Béliot, directrice générale du groupe.
Le résultat net, quant à lui, recule de 23,4 %, pour s’établir à 53 millions d’euros. Cette baisse est notamment liée aux dépenses engagées pour moderniser l’outil industriel et développer des projets de numérisation aux États-Unis, un marché désormais crucial représentant 27 % du chiffre d’affaires.
Pour 2025, le groupe anticipe un environnement économique « toujours plus incertain et volatil ». Face à la reprise de l’inflation, Bel envisage d’améliorer sa productivité et n’exclut pas d’ajuster ses prix pour partager les bénéfices avec les consommateurs.
Barilla se positionne sur le marché français des pâtes enrichies en protéines avec sa nouvelle gamme Protein+. Ces pâtes, fabriquées à partir de semoule de blé dur et de protéines de pois, affichent un taux de protéines végétales de 20 %, soit 40 % de l’apport journalier recommandé en protéines pour un adulte moyen avec seulement 100 grammes consommés.
Destinée aux consommateurs actifs ou à la recherche d’une alimentation équilibrée, Protein+ se décline en trois références : spaghetti, penne et fusilli, proposées en format de 400 grammes. Déjà présente sur d’autres marchés, notamment aux États-Unis, la gamme promet une « tenue optimale et une accroche parfaite des sauces » grâce à une production utilisant des moules en bronze, précise Barilla.
Giulia Becuzzi, directrice marketing de la catégorie des pâtes pour l’Europe de l’Ouest, souligne : « Avec Barilla Protein+, nous pouvons offrir une option enrichie en protéines sans compromis sur le goût et sans changer les habitudes des consommateurs. »
Le marché des pâtes bien-être en France représente 77,1 millions d’euros, en baisse de 1,7 %, principalement en raison du recul des pâtes bio (-7,1 %). Toutefois, ce segment progresse de 2,7 % en volume, porté par les pâtes complètes et sans gluten.
Le marché du fromage libre-service, avec un chiffre d’affaires de 8,7 milliards d’euros en 2024, en hausse de 1,8 %, continue de dominer le secteur alimentaire. Malgré des prix élevés, il représente 45 % de la croissance de la crémerie, principalement grâce à une forte demande des consommateurs âgés. Les Français consomment en moyenne plus de 27 kg de fromage par an.
Pour attirer les jeunes générations, l’offre s’adapte aux nouveaux modes de consommation, privilégiant le snacking, les recettes pratiques et les produits à consommer à toute heure. « Le schéma traditionnel du repas à la française évolue », observe Nicolas de Saint-Pierre, directeur marketing Europe de l’Ouest et du Sud de Savencia Fromage & Dairy. Désormais, le fromage s’invite au cœur des repas, notamment sous forme de plats uniques et de grignotage.
Les fromages méditerranéens connaissent la plus forte croissance avec +5,3 %, suivis des pâtes fraîches et fromages fondus avec +5,2 %, et des fromages à consommer chauds avec +3,9 %. En revanche, les pâtes persillées reculent de -3,3 %, les pâtes pressées non cuites de -1,4 % et les pâtes molles de -1 %.
Les jeunes consommateurs préfèrent les fromages plus consensuels, au détriment des produits traditionnels de fin de repas. Le roquefort, par exemple, est surtout acheté par les plus de 50 ans, qui représentent 75 % des volumes. Les fromages végétaux séduisent particulièrement les moins de 35 ans avec un indice de 180 et les 35-49 ans avec un indice de 145.
Pour capter cette clientèle, les innovations se multiplient : produits végétaux, fromages hyperprotéinés ou encore emballages écoresponsables. « Nous ciblons des sportifs en quête de protéines », indique Jean-Philippe Gateau. Les marques mettent également sur les réseaux sociaux pour promouvoir de nouveaux usages du fromage, loin du plateau classique de fin de repas.
À l’occasion de la 61e édition du Salon International de l’Agriculture, l’Agence Bio a présenté, en collaboration avec l’ObSoCo, son 22e baromètre de perception et de consommation des produits biologiques en France. Le rapport confirme la stabilisation de la consommation de produits bio : 30 % des Français en consomment au moins une fois par semaine et 54 % au moins une fois par mois. « La consommation concerne tous les profils. Le bio n’est pas qu’une affaire de riches », affirme Laure Verdeau, directrice générale de l’Agence Bio.
Le prix reste un frein majeur, 39 % des consommateurs se restreignent sur leurs dépenses alimentaires pour des raisons financières, un chiffre en baisse de 5 points par rapport à l’année dernière.
Le bio séduit avant tout pour ses bienfaits sur la santé et l’environnement. Alors que 63 % des Français s’inquiètent des effets de l’alimentation sur leur santé, plus de 7 Français sur 10 estiment que les produits bio sont meilleurs pour la santé, notamment pour les enfants. 8 sur 10 reconnaissent que l’agriculture biologique préserve l’environnement, les sols et la biodiversité.
Le marché du bio a été multiplié par deux depuis 2014, atteignant désormais 12 milliards d’euros, avec une fréquence d’achat stable. « Le challenge est de retrouver le niveau de fréquence d’achat d’avant Covid », explique Jean Verdier, président de l’Agence Bio. Toutefois, face à la prolifération des labels et à l’inflation, les consommateurs ne semblent pas prêts à augmenter leurs achats en bio dans les prochains mois.
Après une année difficile entre l’été 2023 et l’été 2024, marquée par un recul des volumes de vente dû à l’inflation, le marché du halal retrouve des couleurs en grande distribution. La filière anticipe une dynamique positive pour cette période du Ramadan.
Entre août et décembre 2024, les ventes de charcuterie halal ont affiché cinq mois consécutifs de hausse en volume, avec +3,6 % à P9 et +3,4 % à P11. En revanche, les produits surgelés halal peinent à repartir, avec une baisse de 16 % en 2024. Le segment du « haché de bœuf », notamment, a vu son prix grimper de 50 % en deux ans.
La période stratégique du Ramadan sera marquée par une forte présence en magasins, avec des outils merchandising dédiés dans environ 200 points de vente. L’innovation produit est également au rendez-vous avec des nouveautés au rayon frais, comme La Snacki à la dinde et au fromage, des lardons de volaille allégés en sel et des tranchés cuits de poulet. Du côté des surgelés, une nouvelle gamme de merguez de bœuf sera proposée.
Le marché du halal continue de se structurer et de se consolider en France, avec une offre qui peine cependant à s’élargir. L’an dernier, des innovations notables ont vu le jour, comme les premières knacks halal sans nitrites.
Les prévisions de croissance restent optimistes : le marché halal devrait progresser de 5 % par an jusqu’en 2026, porté par une demande croissante de qualité, d’accessibilité et d’éthique.
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