Au programme de ce numéro, Abtey signe la première alternative au chocolat en GMS. Heineken aspire à consolider son leadership. Chiffre et marché : Les jus de fruits en déclin, les industriels alertent. Coup de froid sur les catégories milliardaires. Enfin, Smartphones d'occasion, les Français l’adoptent.
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Face à la flambée des prix du cacao, la chocolaterie alsacienne Abtey innove en lançant pour Pâques une gamme de confiseries sans cacao. Conçue avec Choviva, un substitut élaboré par la start-up allemande Planet A Foods, cette alternative affiche une empreinte carbone réduite de 80 % par rapport au chocolat au lait traditionnel.
« Nous sommes fiers d’être la première chocolaterie à introduire cette innovation en France et la première au monde à proposer une recette uniquement à base de Choviva », déclare Anne-Catherine Wagner-Abtey, PDG de la Maison Abtey.
Fabriqué à partir de graines de tournesol et de pépins de raisins fermentés, Choviva a nécessité neuf mois de recherche et de développement pour s’adapter aux contraintes de production. « 100 % des testeurs ont pensé manger du chocolat », souligne Anne-Catherine Wagner-Abtey. Une version goût chocolat noir est déjà en préparation.
Abtey, spécialisée dans les chocolats à la liqueur, a réalisé un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros en 2023, dont la moitié en grande distribution. Sa nouvelle gamme sans cacao inclura des œufs, des mini-cocottes et des figurines, avec un prix inférieur de 20 % à l’offre classique.
Dans un marché de la bière en recul, Heineken entend consolider sa position de leader. Après une baisse des volumes de 4,9 % en 2023, le marché recule encore de 2,5 % en 2024, impacté par un été pluvieux.
« La météo est responsable du recul de 3,3 % des volumes. Sans le mauvais temps, la catégorie aurait été en croissance », affirme Mimi Tran, directrice marketing de Heineken France.
Malgré ce contexte, la bière représente désormais 45 % des volumes d’achats de boissons alcoolisées, contre 27 % entre 2007 et 2011, offrant de belles perspectives. Heineken France, qui détient 27,5 % de part de marché en volume, mise sur ses marques emblématiques pour poursuivre sa progression. En 2025, Desperados fêtera ses 30 ans avec le lancement de la gamme Desperados Sunlight, une version allégée à 4 °C déclinée en trois saveurs : citron-citron vert, cerise-grenade et mangue-passion.
La marque mise aussi sur l’expansion de Pélican, une bière de spécialité relancée en 2023, qui a conquis 800 000 foyers dans le nord de la France. Pour élargir son implantation, un plan média et un nouveau format sont déjà prévus.
Enfin, Heineken accélère sur le format canette dans le cadre de sa stratégie RSE. « En France, 75 % des bières sont vendues en GMS. Rendre cette consommation plus vertueuse est un enjeu majeur », souligne Mimi Tran. La marque participera aussi, dès mai, à l’expérimentation de la consigne en verre menée par Citeo dans quatre grandes régions, via Desperados en format 65 cl.
Les fabricants de jus de fruits tirent la sonnette d’alarme. En cinq ans, leur consommation a chuté de 20 %, avec une accélération en 2024. Selon l’Unijus, « les ventes de boissons plates sans alcool ont pour la première fois surpassées celles des jus de fruits. Les boissons énergisantes progressent de 9,4 % en un an. » Aujourd’hui, pour chaque litre de jus vendu, trois litres de boissons sucrées sont consommés.
Ce recul inquiète les professionnels, qui dénoncent un basculement vers des boissons sans bénéfices nutritionnels. L’Unijus rappelle que les jus sont essentiels pour l’apport en vitamines, alors que le scorbut, lié aux carences en vitamine C, refait surface en France. Une étude publiée dans The Lancet en décembre 2024 établit un lien direct avec la hausse des prix de l’alimentation. « 56 % des enfants buvant du jus couvrent leurs besoins en vitamine C, contre seulement 19 % pour ceux qui n’en consomment pas », précise l’Unijus.
Le syndicat appelle les autorités à agir via le prochain Programme national nutrition santé. Il réclame une distinction entre jus de fruits et autres boissons sucrées et leur intégration comme portion de fruits et légumes.
L’année 2024 rebat les cartes du marché des produits de grande consommation. Selon Circana, seules 37 catégories dépassent désormais le milliard d’euros de chiffre d’affaires, contre 39 en 2023. La saurisserie et les apéritifs anisés sortent du classement, affichant respectivement 985,5 millions et 963 millions d’euros de ventes.
« En cumul, les 37 catégories ont généré plus de 57 milliards d’euros, soit 43 % du chiffre d’affaires total des PGC, un gain de près de 14 points par rapport à 2019 », analyse Juliette Favre, insights manager chez Circana.
Parmi les grandes tendances, les yaourts ont pour la première fois dépassé les bières de spécialité en grandes surfaces, portés par une météo pluvieuse qui a freiné la consommation de boissons alcoolisées. Les tablettes de chocolat, les huiles et les confiseries de chocolat enregistrent les plus fortes hausses en 2024, avec respectivement +11,2 %, +9 % et +5,2 %, portées par la flambée des matières premières, comme le cacao et l’huile d’olive.
À l’inverse, les spécialités glacées, les lessives et les whiskys reculent. En cinq ans, les whiskys ont perdu 221 millions d’euros de chiffre d’affaires, tombant de la première à la cinquième place. « Les catégories du frais, plus valorisées que les produits ambiants, représentent quasiment la moitié du classement, contre 27 % dans l’ensemble du marché », ajoute Juliette Favre.
Les produits de snacking, eux, séduisent les consommateurs. Les graines salées affichant la plus forte progression en volume et les chips, avec 935 millions d'euros de chiffre d'affaires, pourraient bientôt intégrer le cercle fermé des milliardaires.
L’usage des smartphones d’occasion s’accélère en France. Selon le baromètre 2025 Kantar/Recommerce, 22 % des smartphones utilisés aujourd’hui sont d’occasion, contre 20 % en 2024. Une progression significative quand on sait qu’en 2018, seuls 7 % des appareils en circulation étaient de seconde main. « Ce chiffre a triplé en sept ans », précisent Kantar et Recommerce.
L’achat d’un smartphone reconditionné devient un réflexe pour de nombreux Français : 45 % en ont déjà possédé un, et 53 % envisagent d’en acheter un à l’avenir, une proportion qui grimpe à 60 % chez les 16-34 ans. Cette tendance s’explique d’abord par le prix, principal moteur d’achat pour 72 % des Français, loin devant l’argument écologique (36 %).
Les parents sont particulièrement sensibles à cette alternative, 60 % d’entre eux ayant déjà opté pour un smartphone d’occasion pour équiper leurs enfants.
Mais si le marché progresse, des freins subsistent. La garantie reste un critère clé : 30 % des acheteurs privilégient le reconditionné pour cette raison, tandis que 28 % l’évitent, pensant, à tort, qu’aucune garantie n’est proposée. De même, 39 % des consommateurs estiment manquer de visibilité sur la durée de vie des appareils, un défi de taille pour les professionnels du secteur.
Enfin, l’approvisionnement reste un enjeu majeur. « La reprise est un levier stratégique », souligne Augustin Becquet, directeur général de Recommerce. Or, si 40 % des Français déclarent vouloir revendre leur ancien téléphone, 37 % le conservent. « Sensibiliser les consommateurs et structurer les programmes de reprise permettent de garantir un équilibre entre offre et demande, et d’éviter les importations massives de smartphones reconditionnés venant d’Asie ou des États-Unis », conclut-il.
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